Alors que les politiques conservatrices embourbées dans le carcan qui fait du travail la valeur essentielle de notre société au détriment de la culture et des loisirs, (c’est en tout cas ce que nous a révélé la crise sanitaire qui a porté ces activités au statut de « non essentielles » comme ci même la valeur économique, si chère aux yeux de ces politiques dont il est fait référence, ne valait rien) nombreux sont nos voisins européens qui s’interrogent sur les bienfaits d’une réduction du temps de travail pour l’emploi comme l’indique Libération dans son dossier du 23 aout 2021 (Frantz Durutz) sur la semaine de quatre jours :
« Si la tendance générale est plutôt à l’allongement du temps de travail, la crise COVID pourrait être une occasion de repenser l’organisation du temps de travail, notamment en relançant le sujet de la semaine de 32 heures, qui permettrait de créer des emplois en nombre. »
Dans son dossier Libé nous rappelle les propos du PDG de Danone en 1993 :
« Il faut avoir la volonté de descendre à 32 heures (…). Cela nécessitera une toute nouvelle organisation du travail et obligera toutes les industries et les services à embaucher fortement »
Mais Frantz Durupt dans son sujet indique que la tendance politique du moment c’est : « travailler plus pour produire plus »
Nos dirigeants actuels préfèrent les heures supplémentaires (plus flexibles !) que la création d’emplois. En 2015, 800 millions d’heures sup ont été utilisées, ce qui représente 500000 emplois.
Et de citer en exemple ce producteur de charcuterie à Quimper qui s’est engouffré dans la brèche de la Loi De Robien (1996) proposant des allègements de cotisations sociales contre une diminution du temps de travail de 10 à 15 %. L’entreprise a donc fait le choix des 32 heures. En vingt-quatre ans, l’entreprise est passée de 180 salariés à 600 (même si aujourd’hui le personnel nouveau est embauché à 35h il reste 40 % du personnel à 32h).
Dans cet article il est rappelé également que les 35 heures ont permis la création de 350000 emplois et selon le sociologue P. Larrouturou le passage aux 32 heures permettrait la création de 1,5 à 2 millions d’emplois supplémentaires.